Lancement des ateliers d’Evelyne
Le 21 septembre a vu l’ouverture du premier atelier d’Evelyne. Evelyne, assistante du docteur Alain Tolédano, a exposé leur volonté d’apporter, à travers cette expérience, « un plus » aux patientes qu’ils voient en consultation ou à l’hôpital. Il s’agit, pour eux, à travers une expression et un échange bénéfiques d’améliorer l’accompagnement et le suivi. Ce premier groupe réunissait cinq patientes de 30 à 74 ans : Pauline, Ariane, Sophie, Linda et Nicole. Leur dénominateur commun : être passées à travers l’épreuve du cancer du sein.
Cet atelier a été placé sous le signe de la spontanéité et laissé la parole libre.
Etaient également présentes : Charlotte pour l’association « Esthétique et Cancer », Karine, sophrologue, Stéphanie spécialiste en dermographie, et, Marie Alice, patiente, pour la rédaction. Les temps forts des échanges sont allés de l’annonce au traumatisme de la perte de cheveux en passant par le suivi psychologique jusqu’à l’après cancer.
Humour et émotion ont été deux constantes
Chacune a évoqué le choc de l’annonce. «Un mauvais polar» raconte Pauline, « des morceaux de sable » pour Ariane pourtant victime quelques années avant d’un très grave accident de la route. Linda a tu son cancer pour ne pas gâcher le mariage de sa fille. Sophie est sous le coup de la récidive. Pour Nicole le cancer est présent depuis 16 ans mais au souvenir de l’annonce déclare « le ciel vous tombe sur la tête ».
Elles évoquent la chute de leurs cheveux comme un traumatisme profond. Une phrase en apparence anodine mais terrible « vous allez perdre vos cheveux». Il faut affronter son image. Sophie qui fait une récidive a prévenu le docteur Tolédano « faites ce que vous voulez mais je ne repasse pas par la case perte de cheveux». Pauline dit comment elle a informé son fils de trois ans : «Maman a des boules dans ses seins. Les traitements vont lui faire perdre ses cheveux mais nous allons partager un secret : maman aura des nouveaux cheveux…».
Les stratégies ont été différentes. Beaucoup sont passées de la phase perruque au foulard et au turban jusqu’à la repousse.
Evelyne les a connues à toutes les étapes du cancer
La majeure partie d’entre elles a éprouvé le besoin d’avoir un suivi psychologique « on ne peut pas, seul résoudre toutes les questions et répondre à toutes les angoisses, « le seul moment où l’on peut dire les pires horreurs et gros mots sur les gens qui t’entourent». Celles qui y ont eu recours s’accordent à dire que quelqu’un d’extérieur peut vous aider à déculpabiliser et relativiser le quotidien.
Aujourd’hui toutes ces femmes vivent ou revivent. Chacune à sa manière, s’est recentrée sur l’essentiel et découvert l’étonnement et la joie de se savoir vivante. L’une d’elles est à la veille d’une reconstruction moment attendu depuis le moment du diagnostic. L’intérêt est général.
La réunion se termine par l’intervention des deux personnes invitées.
Karine présente la sophrologie qui n’est ni un état de veille ni de sommeil mais de conscience modifiée. C’est une technique visant à se recentrer sur l’essence de l’être. Elle aide à répondre aux problèmes d’anxiété de gestion de la douleur et des effets indésirables de la chimiothérapie ou radiothérapie.
Stéphanie fait du maquillage permanent. Elle est allée aux USA, au Brésil et en Angleterre pour apprendre la dermographie. Elle fait des cils, des sourcils, des mamelons en 3D… Son but dit elle est de faire garder à la femme sa féminité en l’aidant à rester belle.
La réunion se termine sur l’impression générale d’avoir partagé un grand moment.